- ensauvager
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♢ Plante ensauvagée, qui de cultivée est devenue sauvage, spontanée. — N. m. ENSAUVAGEMENT .⇒ENSAUVAGER, verbe trans.A.— Emploi trans. Rendre sauvage. La guerre démoralise vite et ensauvage les cœurs, en se prolongeant trop (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 8, 1863-69, p. 427). Un air de douceur entêtée, que le reflet gris de ses yeux d'acier ensauvageait par éclairs (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1252).B.— Emploi pronom. réfl. subjectif. Se rendre, devenir sauvage. C'est là où il (...) passait les meilleures heures de sa vie à planter, à marteler, à s'ensauvager (GONCOURT, Journal, 1866, p. 300).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1792 « rendre sauvage » (BRUNOT t. 12, p. 81). Dér. de sauvage; préf. en-; dés. -er; cf. ensauvagir 2e moitié XIe s. « agir en sauvage à l'égard de quelqu'un » (Gloss. franç. de Raschi, 46 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. :14.
ensauvager [ɑ̃sovaʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]ÉTYM. 1792; de en-, sauvage, et suff. verbal.❖♦ Littér. et rare. Rendre féroce, sauvage (en parlant de l'homme, et des choses humaines). || L'anarchie, les guerres civiles ensauvagent les mœurs.1 Le duc de Lorraine (…) était bon et indulgent pour les jeux du soldat. Un de ces jeux, à Lagny, c'est de rôtir un enfant au four (…) Turenne n'aimait pas les gaietés excessives, non par souci du peuple, mais parce qu'elles ensauvagent le soldat et le rendent indisciplinable.Michelet, Hist. de France, t. XIV, p. 355.2 Mais bientôt, c'est un deuxième flot qui arrive, le flot des troupes rendues libres par la prise de Strasbourg (…) Ces nouveaux venus sont plus redoutables que les premiers. Quelques semaines de campagne les ont ensauvagés (…) Ce sont des demi-brutes déchaînées, qui ont fait l'apprentissage du sang et de l'incendie.M. Barrès, la Colline inspirée, p. 281.——————s'ensauvager v. pron.ÉTYM. (XIXe).♦ Littér. Devenir sauvage.3 Un antre, une tanière, où il fait bon de s'ensauvager toute une journée.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 24 nov. 1866.4 La figure de la petite fille, si confiante et si tendre un instant plus tôt, s'était refermée, durcie, ensauvagée.J. Kessel, le Lion, p. 202.♦ Le dér. ensauvagement n. m. s'emploie aussi.
Encyclopédie Universelle. 2012.